texts

Le Message de Silo

Note des Éditeurs

Le Message donné par Silo en juillet 2002, est composé de trois parties : le Livre, l’Expérience, le Chemin. Le Livre est connu depuis un certain temps comme Le Regard Intérieur. L’Expérience est proposée au travers de huit cérémonies. Le Chemin est un ensemble de réflexions et de suggestions. Ce recueil constitue le Message dans son intégralité.

© Silo. Deuxième recueil, 2007

LE LIVRE

I. LA MÉDITATION

Ici est raconté comment on convertit le non-sens de la vie en sens et en plénitude.

  1. Ici, on trouve joie, amour du corps, de la nature, de l’humanité et de l’esprit.
  2. Ici, on renie les sacrifices, le sentiment de culpabilité et les menaces d’outre- tombe.
  3. Ici, on n’oppose pas le terrestre à l’éternel.
  4. Ici, on parle de la révélation intérieure à laquelle parvient celui qui, soigneuse- ment, médite en une humble recherche.

II. DISPOSITION POUR COMPRENDRE

  1. Je sais ce que tu sens car je peux faire l’expérience de ton état, mais tu ne sais pas comment l’on expérimente ce que je dis. Par conséquent, si je te parle de façon désintéressée de ce qui rend l’être humain heureux et libre, cela vaut la peine que tu essaies de comprendre.
  2. Ne pense pas que c’est en discutant avec moi que tu vas comprendre. Si tu crois que contredire cela éclaircira ton jugement, tu peux le faire, mais ce n’est pas la voie à suivre dans ce cas.
  3. Si tu me demandes quelle est l’attitude appropriée, je te dirai que c’est de méditer en profondeur et sans hâte ce que je t’explique ici.
  4. Si tu rétorques avoir des choses plus urgentes à faire, je te répondrai que si ton désir est de dormir ou de mourir, je ne ferai rien pour m’y opposer.
  5. N’allègue pas non plus que ma façon de présenter les choses te déplaît car tu ne dis pas cela de la peau du fruit dont la chair te plaît.
  6. Je m’exprime de la façon qui me semble convenir et non comme le souhaiteraient ceux dont les aspirations sont éloignées de la vérité intérieure.

III. LE NON-SENS

Au long des jours, je découvris ce grand paradoxe : ceux qui portèrent l’échec en leur cœur purent illuminer l’ultime triomphe ; ceux qui s’étaient sentis triomphateurs restèrent sur le chemin tels des végétaux à la vie diffuse et éteinte. Au long des jours, je parvins à la lumière depuis les obscurités les plus épaisses, guidé non par l’enseignement mais par la méditation.

Ainsi, je me suis dit le premier jour:

  1. Il n’y a pas de sens à la vie si tout se termine avec la mort.
  2. Toute justification des actions, qu’elles soient méprisables ou excellentes, est toujours un nouveau rêve qui laisse face au vide.
  3. Dieu est quelque chose d’incertain.
  4. La foi est aussi variable que la raison et le rêve.
  5. “Ce qu’il faut faire” peut être entière- ment discuté et il n’est rien qui vienne appuyer définitivement les explications.
  6. “La responsabilité” de celui qui prend un engagement n’est pas plus grande que la responsabilité de celui qui n’en prend pas.
  7. J’agis selon mes intérêts ; cela ne fait pas de moi un lâche mais pas non plus un héros.
  8. “Mes intérêts” ne justifient ni ne discréditent rien.
  9. “Mes raisons” ne sont ni meilleures ni pires que les raisons des autres.
  10. La cruauté me fait horreur mais elle n’est pas pour autant, ni en elle-même, meilleure ou pire que la bonté.
  11. Ce qui est dit aujourd’hui, par moi ou par d’autres, n’est pas valable demain.
  12. Mourir n’est pas mieux que vivre ou que ne pas être né, mais ce n’est pas pire non plus.
  13. J’ai découvert non par enseignement, mais par expérience et méditation, qu’il n’y a pas de sens à la vie si tout se termine avec la mort.

IV. LA DÉPENDANCE

Le deuxième jour.

  1. Tout ce que je fais, sens et pense ne dépend pas de moi.
  2. Je suis changeant et dépends de l’action du milieu. Lorsque je veux changer le milieu ou mon “moi”, c’est le milieu qui me change. Alors, je cherche la ville ou la nature, la rédemption sociale ou une nouvelle lutte qui justifie mon existence… Dans chacun de ces cas, le milieu m’amène à décider de telle ou telle attitude. De sorte que mes intérêts et le milieu me laissent tel quel.
  3. Je dis alors que peu importe ce ou celui qui décide. Je dis dans ce cas que je dois vivre puisque je suis en situation de vivre. Je dis tout cela, mais rien ne le justifie. Je peux me décider, hésiter ou en rester là. De toute façon, une chose est meilleure qu’une autre, provisoire- ment, mais il n’est pas de “meilleur” ni de “pire” en définitive.
  4. Si quelqu’un me dit que celui qui ne mange pas meurt, je lui répondrai qu’il en est ainsi, en effet, et que, aiguillonné par ses besoins, il est obligé de manger ; mais je n’ajouterai pas que sa lutte pour manger justifie son existence. Je ne dirai pas non plus que cela soit mauvais. Je dirai simplement qu’il s’agit là d’un fait individuellement ou collectivement nécessaire pour la subsistance, mais dépourvu de sens à l’instant où l’on perd la dernière bataille.
  5. Je dirai, en outre, que je suis solidaire de la lutte du pauvre, de l’exploité et du persécuté. Je dirai que je me sens “réalisé” à travers une telle identifica- tion, mais je comprendrai que je ne justifie rien.

V. LE SOUPÇON DU SENS

Le troisième jour.

  1. Parfois, j’ai anticipé des faits qui se sont produits par la suite.
  2. Parfois, j’ai saisi une pensée lointaine.
  3. Parfois, j’ai décrit des lieux que je n’avais jamais visités.
  4. Parfois, j’ai rapporté avec précision ce qui s’était produit en mon absence.
  5. Parfois, une joie immense m’a saisi.
  6. Parfois, une compréhension totale m’a envahi.
  7. Parfois, une communion parfaite avec le tout m’a mis en extase.
  8. Parfois, j’ai brisé mes rêveries et j’ai vu la réalité sous un jour nouveau.
  9. Parfois, j’ai reconnu comme l’ayant déjà vu quelque chose que je voyais pour la première fois.

… Et tout ceci m’a donné à penser. Je me rends bien compte que sans ces expériences, je ne serais pas sorti du non-sens.

VI. SOMMEIL ET ÉVEIL

Le quatrième jour.

  1. Je ne peux considérer comme réel ce que je vois dans mes rêves, ni ce que je vois en demi-sommeil, ni même ce que je vois éveillé mais plongé dans la rêverie.
  2. Je peux considérer comme réel ce que je vois éveillé et sans rêverie. Cela ne se réfère pas à ce qu’enregistrent mes sens mais à des activités de mon mental quand elles se rapportent aux “données” pensées. Car les données naïves et douteuses sont fournies par les sens externes, les sens internes, et aussi par la mémoire. Ce qui est valable, c’est que mon mental le sait quand il est éveillé et le croit quand il est endormi. De rares fois je perçois le réel sous un jour nouveau, et alors je comprends que ce que l’on voit normalement ressemble au sommeil ou ressemble au demi-sommeil.

Il y a une façon réelle d’être éveillé : c’est celle qui m’a amené à méditer profondé- ment sur ce qui a été dit jusqu’ici et qui, en outre, m’a ouvert la porte pour découvrir le sens de tout ce qui existe.

VII. PRÉSENCE DE LA FORCE

Le cinquième jour.

  1. Quand j’étais réellement éveillé, je m’élevais de compréhension en compréhension.
  2. Quand j’étais réellement éveillé et que la vigueur me manquait pour continuer l’ascension, je pouvais extraire la Force de moi-même. Elle était dans tout mon corps. Toute l’énergie se trouvait jusque dans les plus petites cellules de mon corps. Cette énergie circulait et était plus rapide et plus intense que le sang.
  3. Je découvris que l’énergie se concen- trait dans des points de mon corps lorsque ceux-ci agissaient, et s’en absentait lorsqu’ils n’étaient plus en action.
  4. Lors des maladies, l’énergie manquait ou s’accumulait exactement dans les points affectés. Mais si je parvenais à rétablir son passage normal, de nombreuses maladies commençaient à régresser.

Certains peuples en eurent connaissance et agirent de manière à rétablir l’énergie au moyen de divers procédés qui nous sont aujourd’hui étrangers.

Certains peuples en eurent connaissance et agirent de manière à communiquer cette énergie à d’autres. Alors, se produisirent des “illuminations” de compréhension, allant jusqu’à des “miracles” physiques.

##VIII. CONTRÔLE DE LA FORCE

Le sixième jour.

  1. Il y a une façon de diriger et de concen- trer la Force qui circule au travers du corps.
  2. Il y a des points de contrôle dans le corps. C’est d’eux que dépend ce que nous expérimentons comme mouvement, émotion et idée. Quand l’énergie agit sur ces points, se produisent des manifesta- tions motrices, émotives et intellectuelles.
  3. Selon que l’énergie agit dans le corps plus à l’intérieur ou plus en surface, survient le sommeil profond, le demisommeil ou l’état d’éveil… Les auréoles entourant le corps ou la tête des saints (ou des grands éveillés), dans les tableaux des différentes religions, font sûrement allusion à ce phénomène de l’énergie qui parfois se manifeste plus extérieurement.
  4. Il y a un point de contrôle de l’état- d’éveil-véritable et il y a un moyen d’amener la Force jusqu’à celui-ci.
  5. Lorsque l’énergie est amenée à cet endroit, tous les autres points de contrôle se meuvent de manière altérée.

Lorsque j’eus compris cela et lancé la Force vers ce point supérieur, tout mon corps ressentit l’impact d’une énergie énorme qui frappa puissamment ma conscience et je m’élevai de compréhension en compréhension. Mais j’observai aussi que je pouvais descendre vers les profon- deurs du mental si je perdais le contrôle de l’énergie. Je me souvins alors des légendes au sujet des “cieux” et des “enfers” en voyant la ligne de partage entre ces deux états mentaux.

IX. MANIFESTATIONS DE L’ÉNERGIE

Le septième jour.

  1. Cette énergie en mouvement pouvait “se rendre indépendante” du corps tout en gardant son unité.
  2. Cette énergie unie était une sorte de “double corps”, qui correspondait à la représentation cénesthésique que l’on a de son propre corps à l’intérieur de l’espace de représentation. Les sciences traitant des phénomènes mentaux ne donnaient d’information suffisante ni sur l’existence de cet espace ni sur les représentations correspondant aux sensations internes du corps.
  3. L’énergie dédoublée (c’est-à-dire imaginée “à l’extérieur” du corps, ou “séparée” de sa base matérielle) soit se dissolvait en tant qu’image, soit était représentée correctement, en fonction de l’unité intérieure de celui qui opérait ainsi.
  4. Je pus vérifier que “l’extériorisation” de cette énergie, qui représentait le propre corps comme “en dehors” du corps, se produisait déjà depuis les niveaux les plus bas du mental. Dans ces cas, il arrivait que l’atteinte à l’unité la plus primaire de la vie provoquât cette réponse pour sauvegarder ce qui était menacé. C’est pourquoi, dans la transe de certains médiums dont le niveau de conscience était bas et l’unité intérieureen péril, ces réponses étaient involon- taires ; elles n’étaient pas reconnues comme produites par eux-mêmes mais attribuées à d’autres entités.

Les “fantômes” ou “esprits” de certains peuples ou de certains devins n’étaient autres que les propres “doubles” (les propres représentations) de ces personnes qui se sentaient saisies par eux. Étant donné l’obscurcissement de leur état mental (en transe) par la perte du contrôle de la Force, ils se sentaient manipulés par des êtres étranges qui, parfois, produi- saient des phénomènes remarquables. Sans doute, de nombreux “possédés” subirent de tels effets. Ce qui était décisif était donc le contrôle de la Force.

Ceci modifiait complètement aussi bien ma conception de la vie courante que celle de la vie après la mort. Par ces pensées et ces expériences, je perdis de plus en plus foi en la mort et, depuis lors, je ne crois plus en elle, de même que je ne crois pas au non- sens de la vie.

X. EVIDENCE DU SENS

Le huitième jour.

  1. L’importance réelle de la vie éveillée m’apparut de façon manifeste.
  2. L’importance réelle de détruire les contradictions internes me convainquit.
  3. L’importance réelle de manier la Force pour atteindre unité et continuité m’emplit d’un sens joyeux.

XI. LE CENTRE LUMINEUX

Le neuvième jour.

  1. Dans la Force était la “lumière” qui provenait d’un “centre”.
  2. Dans la dissolution de l’énergie, il y avait un éloignement du centre et dans son unification et son évolution, un fonctionnement correspondant du centre lumineux.

Je ne fus pas étonné de trouver la dévotion au dieu Soleil chez des peuples anciens et je compris que, si certains adorèrent l’astre parce qu’il donnait la vie à la terre et à la nature, d’autres remarquèrent dans ce corps majestueux le symbole d’une réalité majeure.

Certains allèrent encore plus loin et reçurent de ce centre des dons indicibles, qui “descendirent” sur les inspirés tantôt sous forme de langues de feu, tantôt sous forme de sphères lumineuses, tantôt sous forme de buissons ardents qui apparais- saient devant le croyant craintif.

XII. LES DÉCOUVERTES

Le dixième jour.

Peu nombreuses mais importantes furent mes découvertes, que je résume ainsi:

  1. La Force circule au travers du corps involontairement mais peut être orientée par un effort conscient. Parvenir à un changement dirigé, dans le niveau de conscience, offre à l’être humain un indice important de libéra- tion des conditions “naturelles” qui semblent s’imposer à la conscience.
  2. Il existe dans le corps des points de contrôle de ses diverses activités.
  3. Il y a des différences entre l’état d’éveil- véritable et les autres niveaux de conscience.
  4. La Force peut être conduite au point du réel éveil (en comprenant par “Force” l’énergie mentale qui accompagne certaines images et par “point”, l’emplacement d’une image en un “lieu” de l’espace de représentation).

Ces conclusions m’amenèrent à reconnaître dans les prières des peuples anciens le germe d’une grande vérité qui s’obscurcit dans les rites et les pratiques extérieures, par lesquels ils ne parvinrent pas à développer le travail intérieur qui, réalisé avec perfection, met l’homme en contact avec sa source lumineuse.

Finalement, je remarquai que mes “découvertes” n’en étaient pas, mais qu’elles étaient dues à la révélation intérieure à laquelle accède quiconque, sans contradictions, cherche la lumière en son propre cœur.

XIII. LES PRINCIPES

Différente est l’attitude face à la vie et aux choses, lorsque la révélation intérieure frappe comme la foudre.

En suivant les pas lentement, en méditant sur ce qui a été dit et sur ce qui est encore à dire, tu peux transformer le non-sens en sens. Ce que tu fais de ta vie n’est pas indifférent. Ta vie, soumise à des lois, a devant elle à des possibilités de choix. Je ne te parle pas de liberté. Je te parle de libéra- tion, de mouvement, de processus. Je ne te parle pas de liberté comme quelque chose d’immobile ; je te parle de se libérer pas à pas, tout comme celui qui arrive aux abords de sa ville se libère du chemin qu’il avait à parcourir. Alors, “ce qu’il faut faire” ne dépend pas d’une morale lointaine, incompréhensible et convention- nelle, mais de lois : lois de vie, de lumière, d’évolution.

Voici lesdits “Principes” qui peuvent aider à la recherche de l’unité intérieur.

  1. Aller contre l’évolution des choses, c’est aller contre soi-même.

  2. Quand tu forces quelque chose vers un but, tu produis le contraire.

  3. Ne t’oppose pas à une grande force. Recule jusqu’à ce qu’elle s’affaiblisse ; alors, avance avec résolution.

  4. Les choses sont bien lorsqu’elles marchent ensemble et non isolément.

  5. Si pour toi le jour et la nuit, l’été et l’hiver sont bien, tu as dépassé les contradictions.

  6. Si tu poursuis le plaisir, tu t’enchaînes à la souffrance. Mais, tant que tu ne nuis pas à ta santé, jouis sans inhibition quand l’opportunité s’en présente.

  7. Si tu poursuis un but, tu t’enchaînes. Si tout ce que tu fais, tu l’accomplis comme un but en soi, tu te libères.

  8. Tu feras disparaître tes conflits lorsque tu les comprendras dans leur ultime racine et non lorsque tu voudras les résoudre.

  9. Lorsque tu portes préjudice aux autres, tu restes enchaîné. Mais si tu ne portes pas préjudice à d’autres, tu peux faire ce que tu veux avec liberté.

  10. Lorsque tu traites les autres comme tu veux qu’ils te traitent, tu te libères.

  11. Peu importe dans quel camp t’ont placé les événements : ce qui importe, c’est que tu comprennes que tu n’as choisi aucun camp.

  12. Les actes contradictoires ou unitifs s’accumulent en toi. Si tu répètes tes actes d’unité intérieure, rien ne pourra plus t’arrêter.

Tu seras semblable à une force de la Nature qui ne trouve aucune résistance sur son passage. Apprends à distinguer ce qui est difficulté, problème ou inconvénient de ce qui est contradiction. Si les premiers te poussent ou t’incitent, cette dernière t’immobilise dans un cercle fermé.

Lorsque tu trouves une grande force, une grande joie et une grande bonté dans ton cœur, ou lorsque tu te sens libre et sans contradictions, remercie immédiatement en ton intérieur. Lorsque le contraire t’arrive, demande avec foi, et la reconnaissance que tu as accumulée te reviendra transformée et amplifiée en bénéfices.

XIV. LE GUIDE DU CHEMIN INTÉRIEUR

Si tu as compris ce qui a été expliqué jusqu’ici, tu peux faire l’expérience de la manifestation de la Force par un simple travail. Ceci dit, l’expérience ne sera pas la même selon que tu observes une position mentale plus ou moins correcte (comme s’il s’agissait d’une disposition pour une activité technique) ou que tu adoptes un ton et une ouverture émotive proche de celle qu’inspirent les poèmes. C’est pourquoi le langage utilisé pour transmettre ces vérités vise à faciliter cette attitude, qui met plus facilement en présence de la perception intérieure et non d’une idée sur la “perception intérieure”.

À présent, suis attentivement ce que je vais t’expliquer car cela concerne le paysage intérieur que tu peux trouver en travaillant avec la Force, et les directions que tu peux imprimer à tes mouvements mentaux :

« Dans ta marche par le chemin intérieur, tu peux être obscurci ou lumineux. Prête attention aux deux voies qui s’ouvrent devant toi.

« Si tu laisses ton être se lancer vers des régions obscures, ton corps gagne la bataille et c’est lui qui domine. Alors surgiront des sensations et des apparences d’esprits, de forces et de souvenirs. Par là, on descend toujours davantage. C’est là que se trouvent la Haine, la Vengeance, l’Etrangeté, la Possession, la Jalousie, le Désir de Demeurer. Si tu descends encore davantage, tu seras envahi par la Frustration, le Ressentiment, et par toutes ces rêveries et tous ces désirs qui ont été source de ruine et de mort pour l’humanité.

« Si tu lances ton être dans une direction lumineuse, tu trouveras résistance et fatigue à chaque pas. Cette fatigue de l’ascension a ses coupables. Ta vie pèse, tes souvenirs pèsent, tes actions passées entravent l’ascension. Cette escalade est rendue difficile par l’action de ton corps qui tend à dominer.

« Dans les pas de l’ascension, on trouve d’étranges régions aux couleurs pures et aux sons inconnus. Ne fuis pas la purification qui agit comme le feu et qui épouvante avec ses fantômes. Repousse l’effroi et le découragement. Repousse le désir de fuir vers de basses et obscures régions. Repousse l’attachement aux souvenirs. Reste en état de liberté intérieure, indifférent à l’illusion du paysage, résolu dans l’ascension.

« La lumière pure luit sur les cimes des hautes chaînes montagneuses et les eaux des mille-couleurs s’écoulent au son de mélodies indéfinissables vers des prairies et des plateaux cristallins.

« Ne crains pas la pression de la lumière qui t’éloigne de son centre avec toujours plus de force. Absorbe-la comme si elle était un liquide ou un vent car, en elle, assurément, est la vie.

« Lorsque, dans la grande chaîne montagneuse, tu trouves la cité cachée, tu dois connaître l’entrée. Mais cela, tu le sauras au moment où ta vie sera transformée. Ses énormes murailles sont écrites en figures, elles sont écrites en couleurs, elles sont “senties”. En cette cité est gardé ce qui est fait et ce qui est à faire… Mais pour ton œil intérieur, ce qui est transparent est opaque. Oui ! Les murs te sont impénétrables !

« Prends la Force de la cité cachée. Retourne au monde de la vie dense avec ton front et tes mains lumineux. »

XV. L’EXPÉRIENCE DE PAIX ET LE PASSAGE DE LA FORCE

Relâche pleinement ton corps et tranquillise le mental. Imagine alors une sphère transparente et lumineuse qui, descendant vers toi, finit par se loger dans ton cœur. Tu reconnaîtras alors que la sphère cesse d’apparaître en tant qu’une image pour se transformer en sensation à l’intérieur de ta poitrine.

Observe comment, la sensation de la sphère s’étend lentement de ton cœur vers l’extérieur du corps, en même temps que ta respiration devient plus ample et plus profonde. Dès que la sensation est parvenue aux limites du corps, tu peux arrêter toute opération et registrer l’expérience de paix intérieure. En elle, tu peux demeurer le temps qui te semble approprié. Ensuite, fais reculer cette expansion (jusqu’à ton cœur, comme au début) pour te séparer de ta sphère et conclure l’exercice, calme et réconforté. On appelle ce travail “expérience de paix”.

En revanche, si tu veux faire l’expérience du passage de la Force, au lieu de faire reculer l’expansion, tu devras l’amplifier, laissant tes émotions et tout ton être la suivre. N’essaie pas de porter ton attention sur la respiration… Laisse-la agir par elle-même, et suis l’expansion hors de ton corps.

Je dois te répéter ceci : en de tels moments, ton attention doit être mise sur la sensation de la sphère qui s’étend. Si tu n’y arrives pas, il vaut mieux que tu t’arrêtes et que tu essaies de le faire une autre fois. De toute façon, si tu ne produis pas le passage, tu pourras expérimenter une intéressante sensation de paix.

Si en revanche, tu es allé plus loin, tu commenceras à faire l’expérience du passage. De tes mains et d’autres zones de ton corps te parviendra une tonalité de sensations différente de ce qui est habituel. Puis, tu percevras des ondulations progressives et, en peu de temps, jailliront avec vigueur des images et des émotions. Laisse alors se produire le passage…

En recevant la Force, tu percevras la lumière ou d’étranges sons, selon ton propre mode de représentation habituel. Dans tous les cas, ce qui importe sera de faire l’expérience de l’amplification de la conscience, dont un des indicateurs sera une plus grande lucidité et une plus grande disposition à comprendre ce qui arrive.

Quand tu le désires, tu peux mettre fin à cet état singulier (s’il ne s’est pas déjà dilué au fil du temps), en imaginant ou en sentant que la sphère se contracte et qu’elle sort ensuite de toi de la même façon qu’elle est arrivée au début.

L’intérêt est de comprendre que de nombreux états altérés de conscience ont été et sont obtenus presque toujours par déclenchement de mécanismes semblables à ceux décrits. Ils ont été, bien sûr, ornés de rituels étranges ou parfois renforcés par des pratiques d’épuisement, par une motricité déchaînée, par la répétition et par des postures qui, dans tous les cas, altèrent la respiration et créent des distorsions dans la sensation générale de l’intracorps. Dans ce domaine, tu dois reconnaître l’hypnose, la médiumnité et aussi l’action de la drogue qui produit des altérations similaires, en agissant par une autre voie. Il est certain que tous les cas mentionnés se caractérisent par l’absence de contrôle et la méconnaissance de ce qui se produit. Méfie-toi de telles manifestations et considère-les comme de simples “transes”, par lesquelles sont passés les ignorants, les expérimentateurs et même les “saints”, à ce que racontent les légendes.

Si tu as travaillé en observant ces recommandations, il peut arriver, néanmoins, que tu n’aies pas réussi le passage. Ceci ne doit pas devenir le centre de tes préoccupations mais simplement l’indicateur d’un manque de “lâcher” intérieur, ce qui pourrait refléter une grande tension, des problèmes dans la dynamique d’image et en somme une fragmentation dans le comportement émotif… Ce qui du reste, sera présent dans ta vie quotidienne.

XVI. PROJECTION DE LA FORCE

Si tu as expérimenté le passage de la Force, tu pourras comprendre comment, en s’appuyant sur des phénomènes similaires mais sans aucune compréhension, différents peuples initièrent des rites et des cultes qui, par la suite ont continué de se multiplier. À travers ce type d’expériences, de nombreuses personnes ont senti leur corps se “dédoubler”. L’expérience de la Force leur donnait la sensation de pouvoir projeter cette énergie hors d’eux-mêmes.

La Force était “projetée” sur d’autres, ainsi que sur des objets particulièrement “aptes” à la recevoir et à la conserver. Je crois qu’il ne te sera pas difficile de comprendre la fonction qu’accomplissent certains sacrements dans les différentes religions, ainsi que la signification des lieux sacrés et des prêtres supposés “chargés” de la Force. Quand certains objets étaient vénérés avec foi dans les temples et qu’on les entourait de cérémonies et de rites, ils “restituaient” sûrement aux croyants l’énergie accumulée par la prière répétée. C’est une limitation à la connaissance du fait humain, d’avoir presque toujours donné une explication externe à ces phénomènes, selon la culture, l’espace, l’histoire et la tradition ; alors que l’expérience intérieure de base est une donnée essentielle pour comprendre tout ceci.

Pour ce qui est de “projeter”, “charger”, et “restituer” la Force, nous y reviendrons plus loin. Mais je peux déjà te dire que ce même mécanisme continue d’opérer même dans des sociétés désacralisées, où les leaders et les hommes de prestige sont nimbés d’une représentation spéciale par celui qui les regarde, et ont même le désir de les “toucher” ou de s’emparer d’une partie de leurs vêtements ou de leurs objets personnels.

Parce que toute représentation de ce qui est “haut” part de l’œil et va au-dessus de la ligne normale du regard. Et “hautes” sont les personnalités qui “possèdent” la bonté, la sagesse et la force. Et dans le “haut” se trouvent les hiérarchies, les pouvoirs, les drapeaux et l’Etat. Et nous, communs des mortels, nous devons “gravir” l’échelle sociale et nous rapprocher du pouvoir à tout prix. Comme on se sent mal, manipulés ainsi par ces mécanismes qui coïncident avec notre représentation interne, la tête en “haut” et les pieds collés à la terre. Comme on se sent mal quand on croit à ces choses-là (et on y croit parce qu’elles ont une “réalité” dans notre représentation intérieure). Comme on se sent mal lorsque notre regard extérieur n’est autre qu’une projection ignorée de notre regard intérieur.

XVII PERTE ET RÉPRESSION DE LA FORCE

Les plus grandes décharges d’énergie sont produites par des actes incontrôlés qui sont : l’imagination débridée, la curiosité sans contrôle, le bavardage démesuré, la sexualité excessive et la perception exagérée (regarder, écouter, goûter, etc., avec excès et sans but). Mais tu dois aussi reconnaître que beaucoup agissent de la sorte parce qu’ils déchargent leurs tensions qui, autrement, leur seraient douloureuses. Tenant compte de cela et sachant le rôle joué par ces décharges, tu conviendras avec moi qu’il n’est pas raisonnable de les réprimer mais qu’il convient plutôt de les ordonner.

Quant à la sexualité, tu dois interpréter correctement ceci : une telle fonction ne doit pas être réprimée, car cela engendre des effets mortifiants et la contradiction interne. La sexualité s’oriente et s’achève en l’acte lui-même, et il ne convient pas qu’elle continue à affecter l’imagination ou à chercher un nouvel objet de possession de façon obsessionnelle.

Le contrôle du sexe par une certaine “morale” sociale ou religieuse déterminée servit à des desseins qui n’avaient rien à voir avec l’évolution, bien au contraire.

Dans les sociétés réprimées, la Force (l’énergie de la représentation de la sensation de l’intra corps) se dédoubla vers le crépusculaire ; et là se multiplièrent les “possédés”, les “sorciers”, les sacrilèges et les criminels en tout genre, qui jouirent de la souffrance et de la destruction de la vie et de la beauté. Dans certaines tribus et civilisations, les criminels se trouvèrent aussi bien parmi les accusateurs que parmi les accusés. Dans d’autres cas, on persécuta tout ce qui était science et progrès parce que cela s’opposait à ce qui était irrationnel, crépusculaire et réprimé.

La répression du sexe existe encore chez quelques peuples primitifs, ainsi que chez d’autres que l’on considère d’une “civilisation avancée”. Il est évident que c’est un signe de destruction très marqué chez les uns comme chez les autres, même si, dans les deux cas, l’origine d’une telle situation est différente.

Si tu me demandes plus d’explications, je te dirai que, en réalité, le sexe est saint et qu’il est le centre d’où jaillissent la vie et toute créativité ; de même qu’il est à l’origine de toute destruction quand son fonctionnement n’est pas résolu.

Ne crois jamais aux mensonges de ceux qui enveniment la vie en se référant au sexe comme à quelque chose de méprisable. Au contraire, il y a en lui de la beauté et ce n’est pas en vain qu’il est lié aux meilleurs sentiments d’amour.

Prêtes-y attention et considère-le comme une grande merveille que l’on doit traiter avec délicatesse sans le transformer en source de contradiction ou agent de désintégration de l’énergie vitale.

XVIII ACTION ET RÉACTION DE LA FORCE

Précédemment je t’ai expliqué: “ Lorsque tu trouves une grande force, une grande joie et une grande bonté dans ton cœur, ou lorsque tu te sens libre et sans contradictions, remercie immédiatement en ton intérieur. ”

“Remercier” signifie concentrer les états d’âme positifs associés à une image, à une représentation. Cette liaison avec l’état positif permet, en situation défavorable, par l’évocation d’une chose, de faire apparaître ce qui l’accompagnait auparavant. De plus, puisque cette “charge” mentale peut être élevée par des répétitions antérieures, elle est capable de déloger les émotions négatives que pourraient imposer certaines circonstances.

C’est ainsi que de ton intérieur reviendra amplifié en bénéfices ce que tu demanderas, pourvu que tu aies accumulé en toi de nombreux états positifs. Je n’ai pas besoin de te répéter que ce mécanisme servit (confusément) pour “charger à l’extérieur” des objets, des personnes ou bien encore des entités intérieures qui furent projetées, croyant ainsi qu’elles écouteraient les prières et les demandes.

XIX. LES ÉTATS INTÉRIEURS

Tu dois acquérir à présent une perception suffisante des états intérieurs dans lesquels tu peux te trouver au cours de ta vie et, en particulier, au cours de ton travail évolutif. Je ne peux les décrire autrement qu’avec des images (dans ce cas, des allégories). Celles-ci, me semble-t-il, ont pour vertu de concentrer “visuellement” des états d’âme complexes. D’autre part, la singularité d’enchaîner de tels états comme s’ils étaient différents moments d’un même processus, introduit une variante dans les descriptions toujours fragmentées auxquelles nous ont habitués ceux qui s’occupent de ces choses.

Le premier état, dans lequel le non-sens prévaut (celui que nous avons mentionné au début), sera appelé “vitalité diffuse”. Tout est orienté en fonction des besoins physiques, mais ceux-ci sont souvent confondus avec les désirs et les images contradictoires. Là, il y a de l’obscurité dans les motifs et dans les activités. On demeure dans cet état en végétant, perdu parmi des formes variables. À partir de ce point, on ne peut évoluer que par deux voies : la voie de la mort ou celle de la mutation.

La voie de la mort te met en présence d’un paysage chaotique et obscur. Les Anciens connaissaient ce passage et le situaient presque toujours “sous terre” ou dans les profondeurs abyssales. Certains visitèrent aussi ce royaume pour “ressusciter” ensuite en des niveaux lumineux. Saisis bien ceci : “en dessous” de la mort existe la vitalité diffuse. Le mental humain met peut-être en relation la désintégration mortelle avec des phénomènes postérieurs de transformation, et il associe peut-être aussi le mouvement diffus avec celui qui précède la naissance. Si ta direction est dans le sens ascendant, la “mort” signifie une rupture avec ton étape antérieure. Par la voie de la mort, on s’élève à un autre état.

En y arrivant, on trouve le refuge de la régression. De là partent deux chemins : celui du repentir et celui-là même qui fut emprunté pour la montée, c’est-à-dire le chemin de la mort. Si tu prends le premier, c’est parce que ta décision tend à rompre avec ta vie passée. Si tu retournes par le chemin de la mort, tu retombes dans les abîmes avec cette sensation de cercle fermé.

Ceci dit, je t’ai dit qu’il y avait un autre sentier pour sortir de la vitalité abyssale, celui de la mutation. Si tu choisis cette voie, c’est parce que tu veux émerger de ton pénible état mais sans être disposé à abandonner certains de ses bénéfices apparents. C’est donc un faux chemin, connu sous le nom “de la main gauche”. De nombreux monstres sont sortis des profondeurs de ce tortueux passage. Ils ont voulu prendre les cieux d’assaut sans abandonner les enfers et, ce faisant, ils ont projeté une infinie contradiction sur le monde médian.

Je suppose que, t’élevant depuis le royaume de la mort et par ton repentir conscient, tu es déjà parvenu à la demeure de la tendance. Deux minces corniches soutiennent ta demeure : la conservation et la frustration. La conservation est fausse et instable. En la parcourant, tu t’illusionnes avec l’idée de permanence mais, en réalité, tu descends rapidement. Si tu prends le chemin de la frustration, ta montée est pénible, bien que l’unique-non-fausse.

D’échec en échec, tu peux arriver au prochain palier, celui que l’on appelle “demeure de la déviation”. Attention aux deux voies que tu as maintenant devant toi : ou tu prends le chemin de la résolution, qui te mène à la génération, ou tu prends celui du ressentiment, qui te fait redescendre vers la régression. Tu es là, placé face au dilemme : ou bien tu te décides pour le labyrinthe de la vie consciente (et tu le fais avec résolution), ou bien tu retournes plein de ressentiment à ta vie précédente. Nombreux sont ceux qui, n’étant pas parvenus à se dépasser, arrêtent là leurs possibilités.

Mais toi, qui t’es élevé avec résolution, tu te trouves à présent dans la demeure connue sous le nom de “génération”. Tu as là trois portes : l’une s’appelle “Chute”, l’autre “Tentative” et la troisième “Dégradation”. La Chute te mène directement aux profondeurs et seul un accident extérieur pourrait te pousser vers elle. Il est difficile que tu choisisses cette porte. Alors que celle de la Dégradation te mène indirectement aux abîmes, en te faisant rebrousser chemin dans une sorte de spirale pleine de turbulences où tu ne cesses de reconsidérer tout ce qui a été perdu et sacrifié. Cet examen de conscience qui mène à la Dégradation est, bien sûr, un faux examen, dans lequel tu sous-estimes et disproportionnes certaines choses que tu compares. Tu confrontes l’effort de la montée avec ces “bénéfices” que tu as abandonnés. Mais si tu regardes les choses de plus près, tu verras que tu n’as rien abandonné pour cette raison, mais pour d’autres. La Dégradation commence donc par falsifier les raisons qui, en apparence, ont été étrangères à l’ascension. Je demande maintenant : Qu’est-ce qui trahit le mental ? Peut-être les fausses raisons de l’enthousiasme initial ? Peut-être la difficulté de l’entreprise ? Peut-être le faux souvenir de sacrifices qui n’ont pas existé ou qui ont eu d’autres motifs ? Je te dis et je te demande maintenant : Ta maison a brûlé, il y a longtemps. C’est pour cela que tu as décidé l’ascension. Ou penses-tu maintenant que c’est parce que tu es monté qu’elle a brûlé ? As-tu par hasard regardé un peu ce qui est arrivé à d’autres maisons des alentours ?… Il ne fait pas de doute que tu doives choisir la porte du milieu.

Gravis le perron de la Tentative et tu parviendras à une coupole instable. Arrivé là, déplace-toi le long d’un couloir étroit et sinueux que tu connaîtras comme étant celui de la “versatilité”, jusqu’à atteindre un espace vaste et vide (comme une plate-forme), qui se nomme : “espace-ouvert-de-l’énergie”.

Dans cet espace, tu peux être épouvanté par le paysage désertique et immense ainsi que par le silence terrifiant de la nuit transfigurée par d’énormes étoiles immobiles. Là, exactement au-dessus de ta tête, tu verras, clouée dans le firmament, la forme insinuante de la Lune Noire… une étrange lune éclipsée qui s’oppose exactement au Soleil. Là, tu dois attendre l’aube avec patience et foi, car rien de mal ne peut t’arriver si tu restes calme.

Il pourrait arriver que, dans une telle situation, tu veuilles tenter une sortie immédiate. Si cela se produit, tu risquerais de te diriger à tâtons vers n’importe quel endroit, au lieu d’attendre le jour avec prudence. Tu dois te rappeler que là (dans l’obscurité) tout mouvement est faux et reçoit de façon générique le nom “d’improvisation”. Si, oubliant ce que je dis maintenant, tu commençais à improviser des mouvements, sois sûr que tu serais alors entraîné par un tourbillon, parmi les sentiers et les demeures, jusqu’au fond le plus obscur de la dissolution.

Qu’il est difficile de comprendre que les états intérieurs sont enchaînés les uns aux autres ! Si tu savais quelle est la logique inflexible de la conscience, tu constaterais que dans la situation décrite, celui qui improvise aveuglément commence fatalement à dégrader et à se dégrader ; surgissent ensuite en lui les sentiments de frustration ; et il tombe dans le ressentiment et dans la mort ; survient alors l’oubli de tout ce qu’un jour il avait pu percevoir.

Si, sur l’esplanade, tu arrives à atteindre le jour, surgira devant tes yeux le Soleil radieux qui t’éclairera pour la première fois la réalité. Alors tu verras que dans tout ce qui existe vit un Plan.

Il te sera difficile de tomber de là, à moins que tu ne veuilles volontairement descendre vers des régions plus obscures pour porter la lumière aux ténèbres.

Mieux vaut ne pas développer davantage ces thèmes car, sans expérience, ils trompent en transposant dans le domaine de l’imaginaire ce qui est réalisable. Que ce qui a été dit jusqu’ici te serve ! Si ce qui a été expliqué ne t’était pas utile, que pourrais-tu objecter puisque rien n’a de fondement ni de raison pour le scepticisme, qui est comme l’image d’un miroir, le son d’un écho, l’ombre d’une ombre.

XX. LA RÉALITÉ INTÉRIEURE

Sois attentif à mes considérations ! En elles, tu n’auras d’intuitions que de phénomènes allégoriques et de paysages du monde extérieur. Cependant, elles comportent aussi des descriptions réelles du monde mental.

Tu ne dois pas croire non plus que les “lieux” que tu traverses dans ta marche aient une sorte d’existence indépendante. Pareille confusion a souvent obscurci de profonds enseignements et c’est ainsi que, même de nos jours, certains croient que les cieux, les enfers, les anges, les démons, les monstres, les châteaux hantés, les cités lointaines et autres ont une réalité visible aux yeux des “illuminés”. Le même préjugé, mais inversement interprété, a eu prise sur des sceptiques dépourvus de sagesse, qui prirent ces choses-là pour de simples illusions ou des hallucinations dont ont souffert des esprits enfiévrés.

Je dois répéter alors que dans tout ceci, tu dois comprendre qu’il s’agit de véritables états mentaux, même s’ils sont symbolisés par des objets propres au monde externe.

Tiens compte de ce qui a été dit et apprends à découvrir la vérité derrière les allégories, qui parfois dévient le mental, mais qui en d’autres occasions traduisent des réalités impossibles à saisir sans représentation.

Quand on parla des cités des dieux où voulurent parvenir de nombreux héros de différents peuples ; quand on parla de paradis où les dieux et les hommes vivaient ensemble dans une nature originelle transfigurée ; quand on parla de chutes et de déluges, on exprima une grande vérité intérieure.

Les rédempteurs apportèrent ensuite leurs messages et vinrent à nous dans une double nature pour rétablir cette nostalgique unité qui était perdue. On exprima aussi alors une grande vérité intérieure.

Cependant, lorsqu’on parla de tout ceci en le plaçant hors du mental, on fit erreur ou on mentit.

Inversement le monde extérieur, confondu avec le regard intérieur, oblige ce dernier à parcourir de nouveaux chemins. 

Ainsi, aujourd’hui vole vers les étoiles le héros de cet âge. Il vole à travers des régions jusqu’alors ignorées. Il vole vers l’extérieur de son monde et, sans le savoir, est lancé jusqu’au centre intérieur et lumineux.

L’EXPÉRIENCE

OFFICE

L’Office est réalisé à la demande d’un ensemble de personnes.

Officiant: Mon mental est inquiet.

Ensemble: Mon mental est inquiet.

Officiant: Mon cœur est agité.

Ensemble: Mon cœur est agité.

Officiant: Mon corps est tendu.

Ensemble : Mon corps est tendu.

Officiant: Je relâche mon corps, mon cœur et mon mental.

Ensemble: Je relâche mon corps, mon cœur et mon mental.

Si possible, les participants sont assis. L’Auxiliaire laisse passer quelques minutes, cite un Principe ou une pensée du Regard Intérieur selon les circonstances et invite à méditer sur le thème évoqué. Quelques minutes passent et finalement, l’Officiant, debout, lit lentement les phrases suivantes, en s’arrêtant après chacune d’elles.

Officiant: Relâche pleinement ton corps et tranquillise le mental…

Imagine alors une sphère transparente et lumineuse qui, en descendant vers toi, finit par se loger dans ton cœur…

Tu reconnaîtras que la sphère commence à se transformer en une sensation expansive à l’intérieur de ta poitrine…

La sensation de la sphère s’étend de ton cœur jusqu’au dehors de ton corps, alors que tu amplifies ta respiration…..

Dans tes mains et le reste du corps, tu auras de nouvelles sensations…

Tu percevras des ondulations progressives et des émotions et des souvenirs positifs surgiront…

Laisse se produire librement le passage de la Force. Cette Force qui donne de l’énergie à ton corps et à ton mental…

Laisse cette Force se manifester en toi… 

Essaie de voir sa Lumière à l’intérieur de tes yeux et n’empêche pas qu’elle agisse par elle-même…

Sens la Force et sa luminosité interne. 

Laisse-la se manifester librement…

Auxiliaire: Avec cette Force que nous avons reçue, concentrons le mental sur l’accomplissement de ce dont nous avons réellement besoin. 

Il invite alors tout le monde à se lever pour effectuer la Demande. On laisse passer un peu de temps.

Officiant: Paix, force et Joie !

Ensemble : Pour toi aussi, Paix, Force et Joie !

IMPOSITION

L’Imposition est réalisée à la demande d’une ou de plusieurs personnes. L’Officiant et l’Auxiliaire sont debout.

Officiant: Mon mental est inquiet.

Ensemble: Mon mental est inquiet.

Officiant: Mon cœur est agité.

Ensemble: Mon cœur est agité.

Officiant: Mon corps est tendu.

Ensemble: Mon corps est tendu.

Officiant: Je relâche mon corps, mon cœur et mon mental.

Ensemble: Je relâche mon corps, mon cœur et mon mental.

L’Officiant et l’Auxiliaire s’assoient et laissent passer un moment. L’Officiant se met debout.

Officiant: Si tu veux recevoir la Force, tu dois comprendre qu’au moment de l’Imposition, tu commenceras à expérimenter de nouvelles sensations. Tu percevras des ondulations progressives et des émotions et des souvenirs positifs surgiront. Quand cela arrivera, laisse se produire librement le passage de la Force. 

Laisse la Force se manifester en toi et n’empêche pas qu’elle agisse par elle-même.

Sens la Force et sa luminosité interne.

Laisse-la se manifester librement.

On laisse passer un moment; l’Auxiliaire se met debout.

Auxiliaire: Celui qui désire recevoir la Force peut se mettre debout

L’Auxiliaire invite les gens, selon le nombre de personnes, à rester debout près de leur siège ou à former un cercle autour de l’Officiant. Passé un moment, l’Officiant commence l’Imposition. L’Auxiliaire, si nécessaire, facilite les déplacements des participants et occasionnellement, en accompagne certains jusqu’à leur siège. Une fois l’Imposition terminée, on laisse passer un moment qui permet d’assimiler l’expérience.

Auxiliaire: Avec cette Force que nous avons reçue, concentrons le mental sur l’accomplissement de ce dont nous avons réellement besoin, ou concentrons le mental sur ce dont un être très cher a réellement besoin.

Il invite alors tout le monde à se lever pour effectuer silencieusement ses demandes. Parfois, l’un des participants formule une Demande pour une personne présente ou absente.

On laisse passer un moment.

Officiant: Paix, Force et Joie !

Ensemble: Pour toi aussi, Paix, Force et Joie !

BIEN-ÊTRE

La cérémonie est réalisée à la demande d’un ensemble de personnes. Si possible, les participants sont assis. L’Officiant et l’Auxiliaire sont debout.

Auxiliaire : Nous sommes réunis ici pour nous souvenir des êtres qui nous sont chers. Certains d’entre eux ont des difficultés dans leur vie affective, dans leur vie relationnelle ou des problèmes de santé. Nous dirigeons vers eux nos pensées et nos meilleurs souhaits.

Officiant : Nous sommes certains que notre demande de bien-être leur parviendra. Nous pensons à nos êtres chers ; nous sentons la présence de nos êtres chers et nous expérimentons le contact avec nos êtres chers.

Auxiliaire : Prenons un court moment pour méditer sur les difficultés dont souffrent ces personnes…

On laisse quelques minutes pour que les  participants puissent méditer.

Officiant : Nous aimerions maintenant faire sentir nos meilleurs souhaits à ces personnes. Une vague de soulagement et de bien-être doit leur parvenir…

Auxiliaire : Prenons un court moment pour préciser mentalement l’état de bien-être que nous souhaitons à nos êtres chers.

On laisse quelques minutes pour que les  participants puissent concentrer leur mental.

Officiant : Nous conclurons cette cérémonie en donnant l’opportunité à ceux qui le désirent, de sentir la présence de ces êtres très chers qui, bien qu’ils ne soient pas ici, dans notre temps, dans notre espace, sont reliés à nous par l’expérience de l’amour, de la paix et de la joie chaleureuse…

On laisse passer un peu de temps.

Officiant : Cela a été bon pour d’autres, réconfortant pour nous-mêmes et inspirateur pour nos vies. Nous saluons tous ceux qui baignent dans ce courant de bien-être, courant fortifié par les meilleurs souhaits des personnes ici présentes…

PROTECTION

Cérémonie de participation individuelle ou collective. Tous sont debout. L’Officiant et l’Auxiliaire sont face aux enfants et ces derniers sont entourés par les participants.

Auxiliaire : Cette cérémonie a pour objet de faire participer les enfants à notre communauté.

Depuis des temps très anciens, les enfants ont fait l’objet de cérémonies comme les baptêmes, l’attribution d’un nom, etc. Par elles, on a reconnu les changements de situation, les changements d’étape de l’être humain.

Il y a toujours eu, et il y a encore, certaines formalités civiles par lesquelles on constate la naissance, le lieu où cela s’est produit, etc. Mais la transcendance spirituelle qui accompagne une cérémonie de ce type n’a rien à voir avec la froideur des preuves écrites. Elle est liée à la joie qu’éprouvent les parents et la communauté à présenter publiquement les enfants.

C’est une cérémonie par laquelle l’état des enfants change. Ils se transforment en participants d’une communauté qui s’engage à les prendre en charge dans le cas de circonstances malheureuses les rendraient démunis.

Dans cette cérémonie, on demande protection pour les enfants et la communauté les accueille comme ses nouveaux enfants.

Après quelques instants, l’Officiant se dirige aimablement vers les personnes présentes.

Officiant : Nous demandons protection pour ces enfants.

Auxiliaire : Nous les accueillons avec joie et nous nous engageons à leur donner notre protection.

Officiant : Nous élevons maintenant vers eux nos meilleurs souhaits… Paix, force et joie à tous !

L’Officiant pose aimablement une main sur la tête de chaque enfant et lui donne un baiser sur le front.

MARIAGE

Tous sont debout. Un ou plusieurs couples. L’Officiant et l’Auxiliaire sont face aux conjoints.

Auxiliaire: Depuis des temps reculés, les mariages ont été des cérémonies de changement d’état des personnes.

Lorsque quelqu’un termine ou commence une nouvelle étape de sa vie, il a coutume d’accompagner cette situation d’un rituel déterminé. Notre vie personnelle et sociale est liée à des rituels plus ou moins acceptés par les coutumes. Nous saluons différemment le matin et le soir, nous serrons la main à une personne connue, nous fêtons un anniversaire, l’aboutissement des études ou un changement de travail. Nos sports sont accompagnés de rituels et nos cérémonies religieuses, civiques ou de partis nous placent dans la situation adéquate suivant les cas.

Le mariage est un important changement d’état des personnes et, dans toutes les nations du monde, un tel fait exige certaines formalités légales. C’est-à-dire que la relation conjugale place les conjoints dans une nouvelle situation face à la communauté et à l’Etat. Mais quand un couple établit des liens conjugaux, il le fait en pensant à un nouveau style de vie, il le fait avec un sentiment profond et non avec un esprit formel.

Il y a par conséquent, dans cette cérémonie de changement d’état, l’intention d’établir un nouveau lien, si possible durable, avec une autre personne. Il y a le désir de recevoir le meilleur de l’autre et de lui donner le meilleur de soi. Il y a l’intention de mener plus loin cette alliance en mettant au monde ou en adoptant des enfants.

De ce point de vue, nous donnons de l’importance à la légalité de la relation, mais quant au sens spirituel et émotionnel, nous disons que seuls les conjoints donnent une signification à cette cérémonie.

En d’autres termes, cette cérémonie met deux êtres humains en situation d’entreprendre une vie nouvelle et c’est dans cette cérémonie que ceux qui se marient réalisent cette profonde union en accord avec ce qu’ils ressentent.

Nous ne les marions pas, ce sont eux qui se marient devant notre communauté.

Officiant: Pour que cette cérémonie soit vôtre et qu’elle soit véritable, nous demandons (s’adressant à l’un des conjoints) : Que représente ce mariage pour toi ?

La personne interrogée explique à haute voix…

Officiant: (S’adressant à l’autre conjoint) Que représente ce mariage pour toi ?

La personne interrogée explique à haute voix…

Officiant: Par conséquent, ce mariage sera en accord avec les souhaits exprimés et les intentions les plus profondes. (Il salue affectueusement les conjoints).

ASSISTANCE

Il s’agit d’une cérémonie où l’on exprime beaucoup d’affection, une cérémonie qui exige que celui qui la réalise donne le meilleur de lui-même.

La cérémonie peut être répétée à la demande de l’intéressé ou de ceux qui s’occupent de lui.

L’Officiant est seul avec la personne mourante.

Quel que soit l’état apparent de lucidité ou d’inconscience du mourant, l’Officiant s’approche de lui en parlant avec une voix douce, claire et posée.

Officiant: Les souvenirs de ta vie sont le jugement de tes actions. Tu peux, en peu de temps, te souvenir en grande partie de ce qu’il y a de meilleur en toi. Souviens-toi donc, mais sans sursaut, et purifie ta mémoire. Rappelle-toi doucement et tranquillise ton mental… 

On fait silence pendant quelques minutes, reprenant ensuite sur le même ton et la même intensité.

Repousse maintenant l’effroi et le découragement…

Repousse maintenant le désir de fuir vers d’obscures régions…

Repousse maintenant l’attachement aux souvenirs…

Reste maintenant en état de liberté intérieure, indifférent à l’illusion du paysage…

………

Prends maintenant la résolution de l’ascension…

La Lumière pure luit sur les cimes des hautes chaînes montagneuses et les eaux des mille-couleurs coulent parmi des mélodies indéfinissables vers des prairies et des plateaux cristallins…

Ne crains pas la pression de la Lumière qui t’éloigne de plus en plus fortement de son centre. Absorbe-la comme si elle**était un liquide ou un vent car en elle, assurément, est la vie.

Lorsque, dans la grande chaîne montagneuse, tu trouves la cité cachée, tu dois connaître l’entrée. Mais cela, tu le sauras dès l’instant où ta vie sera transformée. Ses énormes murailles sont écrites en figures, elles sont écrites en couleurs, elles sont “senties”. En cette cité est gardé ce qui est fait et ce qui est à faire…

On fait un bref silence, on reprend sur le même ton et la même intensité.

Tu es réconcilié…

Tu es purifié…

Prépare-toi à entrer dans la plus belle Cité de Lumière, dans cette cité jamais perçue par l’œil, dont le chant n’a jamais été entendu par l’ouïe humaine…

Viens, prépare-toi à entrer dans la plus belle Lumière… 

MORT

Officiant: La vie a cessé dans ce corps. Nous devons faire un effort pour séparer dans notre mental l’image de ce corps et l’image de la personne dont nous nous souvenons maintenant…

Ce corps ne nous écoute pas, ce corps n’est pas celui dont nous nous souvenons…

Que celui qui ne sent pas la présence d’une autre vie séparée du corps considère que, bien que la mort ait paralysé le corps, les actions réalisées continuent d’agir et leur influence ne s’arrêtera jamais. Cette chaîne d’actions devenues vie ne peut pas être arrêtée par la mort. Quelle est profonde la méditation autour de cette vérité, même si l’on ne comprend pas totalement la transformation d’une action en une autre !

Et que celui qui sent la présence d’une autre vie séparée du corps considère également que la mort a seulement paralysé le corps, et que le mental, une fois de plus, s’est libéré triomphalement et se fraie un chemin vers la Lumière…

Quel que soit ce que l’on pense, ne pleurons pas les corps. Méditons plutôt sur la racine de nos croyances et une joie douce et silencieuse nous parviendra…

Paix dans le cœur, lumière dans la compréhension !

RECONNAISSANCE

La Reconnaissance est une cérémonie d’inclusion dans la Communauté. Inclusion par des expériences communes, par des idéaux, des attitudes et des procédés partagés. 

Elle est réalisée à la demande d’un ensemble de personnes et après un Office. Ceux qui participent doivent disposer du texte écrit.

L’Officiant et l’Auxiliaire sont debout.

Auxiliaire: La réalisation de cette cérémonie a été demandée par les personnes qui souhaitent s’inclure activement dans notre Communauté. Ici, un engagement personnel et commun sera exprimé pour travailler à l’amélioration de la vie de chacun et à l’amélioration de la vie de notre prochain.

L’Auxiliaire invite ceux qui désirent témoigner à se mettre debout.

Officiant: La douleur et la souffrance que nous, êtres humains, expérimentons, reculeront si avance la bonne connaissance et non la connaissance au service de l’égoïsme et de l’oppression.

La bonne connaissance mène à la justice.

La bonne connaissance mène à la réconciliation.

La bonne connaissance mène aussi à déchiffrer le sacré dans la profondeur de la conscience.

Auxiliaire (et l’ensemble de ceux qui témoignent lisent)

Nous considérons l’être humain comme la valeur maximale au-dessus de l’argent, de l’Etat, de la religion, des modèles et des systèmes sociaux.

Nous impulsons la liberté de pensée.

Nous favorisons l’égalité des droits et l’égalité des opportunités pour tous les êtres humains.

Nous reconnaissons et nous encourageons la diversité des coutumes et des cultures.

Nous nous opposons à toute discrimination.

Nous consacrons la résistance juste face à toute forme de violence physique, économique, raciale, religieuse, sexuelle, psychologique et morale.

Officiant: D’autre part, de la même manière que personne n’a le droit de discriminer d’autres pour leur religion ou leur irréligiosité, nous réclamons pour nous le droit à proclamer notre spiritualité et notre croyance dans l’immortalité et dans le sacré.

Notre spiritualité n’est pas la spiritualité de la superstition, elle n’est pas la spiritualité de l’intolérance, elle n’est pas la spiritualité du dogme, elle n’est pas la spiritualité de la violence religieuse ; elle est la spiritualité qui s’est réveillée de son profond sommeil pour nourrir les êtres humains dans leurs meilleures aspirations. 

Auxiliaire (et l’ensemble de ceux qui témoignent lisent) :

Nous voulons donner cohérence à nos vies en faisant coïncider ce que nous pensons, ce que nous sentons et ce que nous faisons. 

Nous désirons dépasser la mauvaise conscience en reconnaissant nos échecs.

Nous aspirons à persuader et à réconcilier.

Nous nous proposons de respecter de plus en plus cette règle qui nous rappelle de “traiter les autres comme nous voulons être traités”.

Officiant: Nous commencerons une vie nouvelle.

Nous chercherons dans notre intérieur les signes du sacré et nous amènerons à d’autres notre message.

Auxiliaire (et l’ensemble de ceux qui témoignent lisent):

Aujourd’hui, nous commencerons la rénovation de notre vie. Nous commencerons en cherchant la paix mentale et la Force qui nous donne joie et conviction. Ensuite, nous irons vers les personnes les plus proches pour partager avec elles tout ce qui nous est arrivé de grand et bon.

Officiant: Pour tous, Paix, Force et Joie.

Auxiliaire (et tous les personnes présentes) :

Pour toi aussi, Paix, Force et Joie.

LE CHEMIN

Si tu crois que ta vie se termine avec la mort, ce que tu penses, sens et fais n’a pas de sens. Tout s’achève dans l’incohérence, dans la désintégration.

Si tu crois que ta vie ne se termine pas avec la mort, ce que tu penses doit coïncider avec ce que tu sens et ce que tu fais. Tout doit avancer vers la cohérence, vers l’unité.

Si tu es indifférent à la douleur et à la souffrance des autres, toute aide que tu demandes ne trouvera pas de justification.

Si tu n’es pas indifférent à la douleur et à la souffrance des autres, tu dois faire en sorte que coïncide ce que tu sens avec ce que tu penses et ce que tu fais pour aider les autres.

Apprends à traiter les autres de la manière dont tu veux être traité.

Apprends à dépasser la douleur et la souffrance en toi, dans ton prochain et dans la société humaine.

Apprends à résister à la violence qu’il y a en toi et en dehors de toi.

Apprends à reconnaître les signes du sacré en toi et en dehors de toi.

Ne laisse pas passer ta vie sans te demander : « Qui suis-je ? »

Ne laisse pas passer ta vie sans te demander : « Vers où vais-je ? »

Ne laisse pas passer un jour sans te répondre qui tu es.

Ne laisse pas passer un jour sans te répondre vers où tu vas.

Ne laisse pas passer une grande joie sans remercier en ton intérieur. 

Ne laisse pas passer une grande tristesse sans réclamer en ton intérieur cette joie qui est restée conservée.

N’imagine pas que tu es seul dans ton village, dans ta ville, sur la Terre et dans les mondes infinis.

N’imagine pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace.

N’imagine pas que dans ta mort s’éternise la solitude.